 |
 |
Ils optèrent pour la France...
En
1870, Alexandre Liégeois, mon arrière-arrière-grand-père,
avait 16 ans. Avec ses parents et ses frères et soeurs, ils quittèrent
leur pays natal pour ne pas être annexés par les Allemands.
Venus se réfugier dans la région de Sedan, leur apparence physique,
très grands, blonds, les yeux bleus, les rendit d'abord suspects d'être
germaniques.
Leurs papiers prouvèrent le contraire : Jacques-Alexandre, le chef de famille,
avait fait 8 ans de service militaire pour la France.
Celui-ci mesurait presque 2 mètres, et sur une photo prise vers 1880, le
photographe l'a fait poser assis, son épouse debout à côté
delui pour qu'il paraisse moins grand ! Alexandre était, avec son mètre
70, le plus petit de la famille, mêmes ses soeurs étaient plus grandes.
Ils avaient tout quitté,
n'emportant que ce qu'il pouvait porter sur leur dos et "de la paille dans leurs
sabots", comme aimait à le souligner Alexandre. Mais Anne-Marguerite Baccus,
"Grand-Mère Annette", avait malgré tout joint à son bagage,
un daphné (ou "coeur de Jeannette"), petit arbuste qu'elle aimait particulièrement,
et qu'elle repiqua avec constance dans les jardins où le sort la conduisit.
En dernier lieu, ils se trouvait à Omicourt (Ardennes), où Lucie,
l'ainée des filles d'Alexandre, l'avait emporté, mais lorsque le
commandant Cusie, son époux, décéda, leur propriété
fut vendue, et la trace du daphné, souvenir symbolique, s'est perdue.
|
 |
 |