 |
 |
Une rencontre au 19ème siècle
En
1870, mes arrière-arrière-arrière-grands-parents LIEGEOIS
habitaient à Daigny, petit village des environs de Sedan, où demeurait
également la famille BRICE-MOZAIVE. Les BRICE étaient originaires
de Bouillon (Belgique), mais les MOZAIVE étaient cultivateurs à
Daigny. Lorsque François BRICE décéda en 1867, sa veuve Appoline
MOZAIVE (photo à gauche) se remaria avec Joseph LEJEUNE de Glaire
(autre localité près de Sedan), veuf père de trois garçons,
chez qui elle alla vivre. N'emmenant avec elle que la plus jeune de ses filles,
Marie, elle laissa les deux aînées, Elisa et Adèle, à
Daigny avec leurs grands-parents maternels. Elisa
BRICE, mon arrière-arrière-grand-mère, avait alors 9 ans,
et la "Mère Mozaive", sa grand-mère, n'était pas tendre.
Il fallait "filer doux" dira sa petite-fille en parlant d'elle, des années
plus tard.
Vers
1875, la mode était des robes "à tournure", ou plus couramment "faux-cul",
c'est-à-dire qu'un assez gros coussin fixé sous la robe en exagérait
le volume arrière. Mais la mode était aussi, les soirs de fête
villageoise, d'aller danser en jupon... inutile de dire que toutes les jeunes
filles rivalisaient à qui aurait le plus joli, le plus garni de broderies,
le plus orné de dentelles.
Ce soir de fête de
1876, Elisa, qui avait tout juste 18 ans, se précipitant sur la place de
bal, fut accueillie par des rires et des quolibets... dans sa hâte,
elle avait oublié d'enlever le malencontreux coussin, fait de pièces
et morceaux cousus ensemble à grands points ! Pleurant de honte et de désespoir,
elle repartit à la maison jurant que jamais plus elle n'oserait remettre
un pied dehors.
Sa grand-mère, loins de la consoler, la couvrit à son tour de sarcasmes
qui redoublèrent sa honte et ses larmes.
Mais un jeune homme, peiné
de son chagrin, l'avait suivi : Alexandre LIEGEOIS, alors âgé de
22 ans.
Lorsqu'Elisa entendit frapper à la porte, elle s'attendit au pire. Mais
le jeune homme apaisa la grand-mère, et réussit à convaincre
Elisa qu'elle devait faire face, et qu'il se chargerait de faire taire ceux, et
celles, qui se permettraient la moindre raillerie. De fait, lorsqu'ils réapparurent
sur la place, Elisa au bras d'Alexandre, l'air crâne et décidé
de celui-ci leur octroya l'approbation générale.
Ils furent, de ce jour,
même si ce n'avait été leur première intention, considérés
comme fiancés. Ils se marièrent six mois plus tard, et furent apparemment
heureux de l'être.
|
 |
 |