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Un ministre dans la famille
René SAVARY, duc de Rovigo
(26.4.1774 Marcq, Ardennes -2.6.1833, Paris), général de division,
ministre de la police de 1810 à 1814.
Sa tante paternelle, Marie Françoise SAVARY, avait épousé
Jean Baptiste BONNE, frère de mon ancêtre Magdeleine BONNE.
Anne
Jean Marie René SAVARY, fils de militaire, quitta son village natal à
l'âge de six ans pour n'y reparaître qu'en 1830.
Engagé dans la cavalerie
(Royal-Normandie) à 16 ans, devient sous-lieutenant dès septembre
1791 et sert comme aide de camp de Ferino dans l'armée du Rhin de 1792
à 1797, servit sous Custine, sous Pichegru et sous Moreau.
Sa belle conduite dans le commandement de l'arrière-garde, à la
retraite de Moreau, lui valut, à 23 ans, le grade de chef d'escadrons (1797).
Il devint ensuite aide de camp de Desaix, qu'il ne quitta plus jusqu'à
la bataille de Marengo. Il participa avec lui aux campagnes d'Egypte (1799) et
d'Italie. Ayant apporté au Prernier consul la nouvelle de la mort de son
chef à Marengo (14 juin 1800), il est nommé aide de camp de Bonaparte
qui le prend en affection et apprécie son obéissance aveugle, puis
colonel, commandant de la la légion de gendarmerie d'élite attachée
à la garde personnelle du Premier Consul le 6 septembre 1801, et général
de brigade en 1803.
Il est chargé des
enquêtes dans les affaires délicates, notamment dans l'ouest : enlèvement
de Clément de Ris, recherche des complices de Cadoudal, surveillance des
chouans... Il fit preuve d'un dévouement aveugle aux ordres du maître
: "Si l'empereur m'eût donné l'ordre de tuer ma femme
disait-il plus tard, je l'eusse fait sans hésiter". C'est sans
doute pour cela que, chargé d'exécuter la sentence prononcée
contre le duc d'Engien, il y mit une précipitation excessive, afin d'empêcher
le recours en grâce du condamné. Cet actin lui valut le grade de
général de division.
Il fit partout vaillamment
son devoir : à Austerlitz (où il renseigne Napoléon sur le
dispositif ennemi), à Iéna, à Eylau ; en 1807, il battit
les Russes à Ostrolenka le 16 février 1807 et reçut en récompense,
outre le grand aigle de la Légion d'Honneur (dossier n°L2471025), une
dotation de 15 000 francs. Il en reçut une seconde quand il fut, l'année
suivante (mai 1808), créé duc de Rovigo. Après la paix de
Tilsitt (8 juillet 1807), il fut envoyé en mission auprès du tsar,
mais piètre diplomate, il est remplacé par Caulaincourt dès
novembre 1807.
Fait duc de Rovigo, il est
chargé de duper la famille royale d'Espagne et de la faire venir à
Bayonne, puis reçoit le commandement de l'armée française
en Espagne à la place de Murat, le 15 juin 1808, juste le temps de la capitulation
de Dupont à Bailen. L'Empereur ne lui tient pas rigueur de ce désastre,
l'emmène avec lui à Erfurt et finit par lui confier, le 3 juin 1810,
le ministère de la Police en remplacement de FOUCHE. Il conserva ce portefeuille
jusqu'à la chute de l'Empire. Il fit preuve dans son administration d'un
zèle jugé parfois excessif. Napoléon a dit de lui : "Si
on le laissait faire, il mettrait à feu la France". Méticuleux
et soupçonneux, il fait peser une chape de plomb sur la capitale, mais
est incapable de prévoir et d'enrayer la conspiration de Malet. Arrêté
par les conjurés, ridiculisé, Savary conserve la confiance de l'Empereur
qui le fait entrer au Conseil de régence en janvier 1814. Lors de la réddition
de Paris en 1814, il accompagna Marie-Louise à Blois.
Pendant les Cent-Jours,
il fut nommé premier inspecteur général de la gendarmerie.
Après Waterloo (1815), il voulut accompagner Napoléon à Sainte-Hélène,
mais les Anglais ne le permirent pas. Interné par eux à Malte, il
s'en échappa en avril 1816, se rendit en Turquie, y compromit sa fortune
dans des opérations commerciales à Smyrne, passe par Londres et
Hambourg et rentra enfin en France en 1819 où il avait été
condamné à mort par contumace le 24 décembre 1816. Acquitté
par le Conseil de guerre, il doit s'exiler à Rome pour fuir la colère
de Talleyrand qu'il avait excité contre lui.
Il reparut après
la révolution de juillet 1830 et sollicita les suffrages des électeurs
de son pays natal. L'année suivante, le gouvernement le rappela à
l'activité et lui confia le commandement en chef de l'armée d'Afrique
en le nommant gouverneur des possessions françaises en Afrique et commissaire
du corps d'occupation en poste à Alger le 6 décembre 1831. Sa santé
délabrée l'obligea à revenir en France en mars 1833. Le 2
juin, il
décédait à Paris, 52, faubourg Saint-Honoré après
avoir reçu les derniers sacrements. Le nom de Savary est inscrit sur l'arc
de triomphe de l'Étoile.
Il avait épousé
le 27 février 1802, Marie Charlotte Félicitée de Faudoas
Barbazan de Segnanville, cousine des Polignac, dont il eu 7 enfants.
Le duc de Rovigo a laissé
des Mémoires très utiles à consulter sur la période
impériale. Il a fait quelques libéralités à l'hospice
de Sedan et mérite le titre de bienfaiteur de cette ville qui a donné
son nom à la rue conduisant de la place d'Harcourt à l'avenue Margueritte.
Bibliographie et sources :

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