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Notaire
Les notaires sont des officiers publics
chargés de dresser les actes et contrats auxquels on veut donner un caractère
d'authenticité.
On distinguait autrefois les notaires des
tabellions.
Les premiers écrivaient les minutes et les contrats, les seconds les gardaient
et en délivraient les "grosses" ou expéditions.
Ce n'est qu'en 1560 que les charges de notaires
et de tabellions furent réunies et, en 1597, Henri IV alla plus loin encore
: il supprima les offices de tabellions, garde-notes et garde-scels pour faire
partie intégrante de ceux des notaires.
On distingait également les notaires
royaux des notaires seigneuriaux.
Ces derniers ne pouvaient recevoir de contrats, testaments, etc. que dans l'étendu
de la seigneurie, et ne pouvaient dresser acte que pour les personnes y ayant
leur domicile.
Les notaires royaux, ainsi nommés parce qu'ils excerçaient en vertu
de "provisions" (lettres de nomination délivrées par le roi), jouïssaient
du droit de suspendre les armes de France au-dessus de leur porte, privilège
qui remontait à Charles VI et qui les mettait sous la protection spéciale
du roi. C'est à l'origine des panonceaux.
Ne pouvaient être reçus notaires
que les candidats âgés d'au moins 25 ans, sauf dérogation
royale. Après l'obtention de son office, le futur notaire royal faisait
l'objet d'une enquête de vie et de moeurs : seuls les catholiques pouvaient
exercer cette fonction.
Les notaires qui portaient le titre de "notaire
royal et apostolique" avaient le privilège de recevoir exclusivement les
prises de possession de bénéfices et autres actes ecclésiastiques.
Les anciens offices se donnaient à
ferme (location par bail) ; à partir de la réforme de 1597, ils
furent héréditaires et le roi se réserva la nomination des
titulaires. Dès lors, les notaires royaux eurent la propriété
de leur charge, et le droit de la vendre, en soumettant leur successeur à
l'investiture royale.
De nombreux offices ont été
créés au cours des siècles, qui recoupaient les fonctions
des notaires à qui on proposait le rachat de ces offices. Ainsi furent
créés les charges de "certificateurs de tous actes excédant
100 livres passés par des gens ne sachant ni lire ni écrire"
en 1627, de "greffiers des inventaires" en 1639, de "notaires
greffiers, enregistreurs de sentences arbitrales, contrats de vente, actes de
perpétuité" en 1655, de "notaires greffiers des
arbitrages et conventions" en 1673, de "trésorier de communauté"
en 1696, de "notaires arpenteurs priseurs de terres" en 1701,
de "notaires syndics pour signer en second les contrats et actes"
en 1706, de "garde des archives des offices à bourse commune"
en 1709, etc.
Les notaires ne se renfermaient pas toujours
dans les attributions de leur office. Certains d'entre eux étaient en même
temps greffier, procureur, secrétaire de communautés de fabrique,
intendant de famille noble, receveurs de rentes, etc.
Les municipalités des petites communes
rurales n'avaient pas toujours de maison communale pour se réunir, ni de
registre pour y inscrire leurs délibérations. Les réunions
dans ce cas, avaient lieu le dimanche à l'issue de la messe.
Le notaire, averti, arrivait avec ses papiers et son écritoire, les notables
et autres habitants se rassemblaient devant le portail de l'église et délibéraient
sur la question à l'ordre du jour.
Une fois la décision prise, le notaire rédigeait l'acte d'assemblée
que les habitants signaient, quelquefois au nombre de 15, 20 ou plus, et l'acte
restait déposé dans le minutier du notaire.
Ces assemblées avaient pour sujet des érections de chapelles, l'entretien
de l'église, le partage des biens communaux, des contestations entre le
curé, le seigneur, et les habitants, des nominations de garde-forestier,
etc.
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