Merci de respecter
ce travail et la mémoire de ma mère, Colette Chopplet-Houdinet,
qui en est l'auteur. Ne vendez pas ces informations, citez vos sources si vous
utilisez ces documents. Un petit mot pour me faire connaître l'usage ou
l'utilisation que vous pourriez en avoir serait aussi le bienvenu.
<< précédent
Lonny en 1459
V - Les maisons d'habitation
Antoine
de Croy cite encore "la grange qui fut à la maison Prouzet" et
qui évoque donc une autre ferme céréalière.
Il y a aussi la maison du curé qui
possède un courtil. Les traditions se maintiennent puisque l'actuel presbytère
comporte une maison avec une cour fermée par des murs.
L'église n'est pas mentionnée mais elle existe puisqu'il y a un
curé. Et d'autres textes attestent son existence dès le XIème
siècle.
Enfin on trouve les masurages
(1), c'est-à-dire les maisons du village,
avec leurs jardins et leurs courtils.
On peut avoir une idée des plus pauvres maisons en lisant un récit
de Froisart. L'histoire se passe à Bruges en 1382.
"Il entra en l'hôtel d'une pauvre femme. Ce n'était pas hôtel
de seigneur, avec chambres et salles ; ni palais ; mais une pauvre maisonnelle
enfumée, aussi noire que l'encens, à cause des tourbes qui s'y brûlaient
; et il n'y avait en cette maison que la pièce devant et un pauvre morceau
de vieille toile enfumée pour masquer le feu ; et par dessus, un pauvre
grenier auquel on montait par une échelle de 7 échelons : en ce
grenier il y avait un pauvre petit lit où les enfants de la pauvre femme
dormaient."
Qu'on imagine
donc le village tel qu'il était encore il y a finalement peu de temps :
Les maisons de torchis et colombages, recouvertes de chaume parsemé de
violettes ou de primevères ; d'autres recouvertes d'ardoises (des escallières
étaient ouvertes depuis longtemps à Deville, Monthermé, Laifour,
Rimogne..., et le commerce des ardoises était actif) ; s'épaulant
l'une l'autre pour se tenir chaud ; parfois séparées par un courtil
bordé d'aubépines ; groupées autour de l'église, le
long des chemins de terre.
Derrière, les jardins et vergers : on aime les pommes et les cerises, on
greffe les poiriers depuis des siècles. On soigne un noyer pour fabriquer
l'huile.
Plus loin, les pâturages et quelques champs de blé et d'avoine.
Plusieurs fermes, grandes ou petites, des volailles qui grattent la poussière
; le moulin en bruit de fond et la forteresse qui domine et veille sur le pays,
à l'orée des bois.
----------------------------------
Notes :
(1) de manse, exploitation rurale, à savoir
un espace bâti avec sa cour et un jardin.
Certains seigneurs ont planté sur leurs domaines, des fermes à juridiction
plus ou moins seigneuriale qu'ils appellent des "maisons". Elles ont
un aspect féodal et possèdent cour, grange, parfois fossés
et viviers.
>> Suite