Merci de respecter ce travail et la mémoire
de ma mère, Colette Chopplet-Houdinet, qui en est l'auteur. Ne vendez pas
ces informations, citez vos sources si vous utilisez ces documents. Un petit mot
pour me faire connaître l'usage ou l'utilisation que vous pourriez en avoir
serait aussi le bienvenu.
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- Faire vivre le relais
de la Poste aux chevaux
Les postillons
Le personnel responsable de la diligence
se composait d'un conducteur, représentant l'Administration, et d'un postillon
qui trônait sur un de chevaux de tête, des bottes énormes le
protégeant des timons.
A chaque relais, s'effectuait le changement
d'attelage et de postillon : le "cédant" revenait "haut
le pied" au relais auquel il appartenait et dont il portait la plaque sur
le bras gauche de son uniforme.
Les archives départementales (C-232, année 1783)
révèlent que les postillons étaient exemptés de service
militaire, car ils étaient au service du Roy. Il percevaient, semble-t-il,
une retraite à 50 ans. L'opinion publique n'était pas tendre avec
eux : selon le proverbe "vieux postillon, vieux gueu, vieux drille",
on les disait ivrognes et coureurs de jupons. Il est vrai que les portraits brossés
par Jean Laurent Saingery sont asez conforme à cette image...(1)
Liste des postillons ayant servis le relais de Lonny :
Vers 1760 : Jean Baptiste ROGER,
originaire de Renwez, né vers 1722, marié à Marie MALA puis
Elisabeth MICHAUX. Il mourut le 27 avril 1789 à 67 ans.
1761 : Nicolas PIERRON, né
vers 1731, fils du meunier de Bourg-Fidèle venu s'installer à Lonny.
Il épousa Françoise COURANT à Lonny le 23 avril 1761. Rien
de bon en lui paraît-il : gourmand, négligent, moqueur, insolent,
peu délicat. On le dit laboureur en 1763 puis roulier. Il emmène
avec lui sa fille, la belle Marie Jeanne, dans les cabarets où il trouve
ses clients, en leur proposant sa fille...
1765 : François DELAISTRE,
orignaire de Marlemont. Beau garçon et de caractère doux, il accepte
les avances de l'ardente Elisabeth GERARD mais veut la fuir en s'engageant au
relais de la Poste au début de 1766. Il l'épousera finalement sous
la contrainte des fourches d'écurie des frères d'Elisabeth, peu
avant la naissance de ses enfants jumeaux !
De 1765 à 1780 environ : Pierre
VIOT. Né vers 1745 à Aubigny, il est honnête homme, fort estimé,
franc, facile à parler, prompt à la répartie, vif, actif,
preste. On l'a vu courir un jour aussi vite qu'un cheval qui s'était échappé
de l'écurie à travers le village.
Son frère, Gilbert, est postillon à Mézières.
Pierre épousa en 1777 Jeanne Louise GUILLIOT. Laboureur en 1784, décédé
le 18 janvier 1815.
Avant 1779 : Alexis CHARBONNEAUX,
né en 1756, fils du maître de Poste. Postillon jusqu'en 1779 (date
à laquelle le Relais est vendu), il travaille ensuite dans les aides. Il
se marie à Château-Porcien et connaît une vie très mouvementée.
On le dit glouton, ivrogne, ignorant, traînard, fléau de famille
Avant 1795 : Nicolas GRIDAINE, né
le 22.10.1767, fils du garde des chasses et bois des seigneurs de Lonny, filleul
de Nicolas CHARBONNEAUX. Ivrogne, libertin, il meurt, abruti de boisson, à
27 ans, le 1er germinal de l'an III peu avant que Marie CHRSITOPHE, servante de
l'auberge du relais qu'il avait séduite, ne mette au monde son enfant mort-né
le 14 fructidor.
Avant 1793 : Médard SOMME,
né vers 1772 d'un laboureur de Lonny. Il eu un enfant en mars 1793 de Marguerite
ROUSSEAU, servante de l'auberge du relais. Appelé comme réquisitionnaire
dans les troupes révolutionnaires, il périt à l'armée.
1793 : Jean François HENRY
né en 1769, orignaire de Tendrécourt, hameau de Vrigne-aux-Bois.
Engagé comme charretier d'infanterie dans l'armée des Ardennes,
il eut un fils François en janvier 1794 de Catherine ROGER qu'il épousa
le 28 mai 1794, sous la contrainte de ses chefs dit-on. Il disparut ensuite, sans
qu'on sût jamais ni ou ni comment.
1793 : François GERARD. Engagé
dans les charrois de Moselle en 1794.
1812 : François THIEBAULT
né vers 1790, fils d'un laboureur de La Neuville-aux-Tourneurs.
De 1812 à 1834 : Jean Baptiste
THIEBAULT, frère du précédent, né vers 1784. "Bel
homme, doux, affable, honnête, il plut à ses maîtres tant par
la douceur de ses murs que par son activité et son assiduité
à remplir ses devoirs". Il fut d'abord postillon au relais
de Maubert où il connut des "aventures
amoureuses avec la fille du maître de la Poste", dont il
eut deux enfants. Il vint ensuite au relais de Lonny "où
de nouvelles amours le fire se marier avec Elisabeth BOURGEOIS".
Vers 1830, il fut chargé de conduire chaque jour une diligence à
Mézières et d'en ramener une autre : c'était la ligne régulière
l'Hirondelle. Il prit sa retraite en 1834.
De 1814 à 1839 : Jean Pierre
BOURGEOIS, né en 1782 à Habay-la-Neuve (Duché du Luxembourg),
fils d'un jardinier, neveu d'un jardinier que Louis BILLAUDEL, maître de
la Poste aux Chevaux, a fait venir à Lonny, il fut d'abors lui aussi jardinier.
Il est mentionné comme postillon pour la première fois en 1814.
Il est le beau-frère de Jean Baptiste THIEBAULT ci-dessus.
"Il était de complexion amoureuse. Quand
il fut question de faire son choix, il balança longtemps (...) Deux filles
réclamèrent de ce jeune homme les honneurs de la maternité".
Il en eut deux fils, Nicolas Auguste né en octobre 1809 et Nicolas né
en décembre 1809. Il décida d'épouser la mère de Nicolas
Auguste qui était aussi sa cousine, ce qui fit, dit-on, mourir l'autre
de chagrin (bien plutôt des suites de son accouchement...) et son bébé
mourut aussi. Le 8 janvier 1810, Jean Pierre BOURGEOIS épouse donc sa cousine
Marie Jeanne BOURGEOIS.
"Il continue à se signaler par des propos,
par des gestes, par des libertés avec des personnes effrontées".
En 1839, il est dit postillon retraité à Belval.
1828 : César PANISSET d'abord
pannetier "comme c'était d'usage dans son
pays natal de Landouzy la Ville". Le 9 janvier 1828, il épouse
Elisabeth FRERLET, de Lonny, et devint postillon.
En 1860, on le trouve garde-champêtre.
1835 : Charles Sulpice RIMBOT, 21
ans
1839 : Ignace DEGRAUX, rattaché
au Relais depuis le 2 novembre 1839.
1841 : Jean BION, rattaché
au Relais depuis le 3 mars 1841.
1842 : Louis Adrien BILLAUDEL, né
le 17 mars 1826, fils du maître de poste. Rattaché au Relais depuis
le 28 septembre 1842.
1842 : Jean Baptiste Honoré
GUILLOTEAUX né le 10 mai 1818, rattaché au Relais depuis le 1er
mai 1843.
1843 : Jean Baptiste Victor GUILLOTEAUX,
né le 2 janvier 1825, rattaché au Relais depuis le 1er mai 1843.
1847 : Nicolas CHRISTOPHE qui habite
rue de Tabuts à Lonny.
1855 : Antoine Joseph BONDOT, né
vers 1822 à Champlin, canton de Rumigny. Il mesure 1,60 mètre, cheveux
et sourcils noirs, barbe rousse dans un visage plein au teint coloré, petite
bouche, nez assez gros, les yeux gris. (Arch. communales de Lonny, registre des
livrets d'ouvriers)
1860 : Prosper Cyril JOLY
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Notes :
(1) Notices biographiques, Jean Laurent Saingery
op. cit.